EBAUCHE D’UNE REFLEXION


« J’ai pu constaté dans mon travail d’accueil de groupes, que c’est tout à fait comme dans la définition étymologique de thérapeutique : « l’adjectif se rajoute à un nom et lui attribut une valeur soignante, reconnue à posteriori par l'effet produit ».
L'âne "thérapeutique" (dans le sens prendre soin) n'existe donc que quand à posteriori les accompagnateurs peuvent constater les effets produits sur la personne accompagnée. Il faut donc un regard qui se pose sur l'action pour la constater. Il s'agit donc d'une intention de soin qui est projetée dans un contexte, une action...

Il s’agit donc de quelque chose à évaluer : avant, pendant et après… et à partir de quelle méthodologie ou par quel angle de vue et regard ?

Ce n'est qu'en évaluant le chemin parcouru par les bénéficiaires, les réactions qu'ils ont petit à petit appris à faire leurs que nous pouvons alors exprimer si ce que nous avons vécu ensemble comme activité a une portée thérapeutique pour l’autre. Va t-elle leur donner des outils dans leur quotidien pour appréhender les évènements, trouver de nouveaux comportements à mettre en place face aux situations ?
Il n’y a qu’avec ce travail d’analyse que nous pouvons donc à posteriori évoquer le nom de thérapie et éventuellement par la suite nommer les thérapeutes de la situation (l'âne, l'ânier, l'éducateur, l'ensemble des circonstances ?).
Cette émulsion, cette alchimie qui va faire la combinaison thérapeutique, d'où provient-elle ? de la personne accueillie ? de sa motivation ? des circonstances ? de l'âne ? de l'ânier ? du moment ? Et si c'était tout cela à la fois ? Et plus encore ?

L'asinothérapie serait le résultat observé d'un travail d'accompagnement autour des ânes construit par plusieurs professionnels autour d'un bénéficiaire, en vue d'apporter un mieux-être pour un mieux-vivre.

Nous sommes quelques uns d'ailleurs (âniers, éducateurs, psychomotriciens, infirmiers, psychologues), à préférer le terme de médiation pour qualifier ce qui se passe et comment nous nous plaçons. Plus ouvert, ce terme laisse à chacun la possibilité d'exister dans ce qu'il fait, de créer son activité tout en se référant à une manière d'être dans cet échange. De plus, ce terme n'écarte pas les projets de nature pédagogique, éducative voire même ludique qui ne sont pas contenus dans le terme thérapie.

Et cela nous amène, tout naturellement allais-je dire, à nous poser la question de ce que nous faisons et surtout du comment nous le faisons ? »