LES ANES UTILISES N’ONT PAS RANDONNE AVEC FREUD !
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"Les ânes utilisés n'ont pas randonné avec Freud bien sûr, mais ont une aptitude au contact !

Comme on éduque un âne pour la randonnée, comme on constitue un troupeau en fonction de la reproduction qu'on souhaite en faire, on choisit et prépare les sujets asins avec lesquels on va travailler la relation. Les ânes sont donc éduqués en fonction de leurs utilisations (attelage, portage, contact à la barre, contact libre, soins et pansages) certes mais ont une nature sur laquelle l’ânier se base : certains aiment le contact, le toucher, d’autres non… Petit à petit, habitués à voir et entendre des fauteuils roulants et électriques, à ce qu'ils bougent, à ce que les personnes autour ne se comportent pas comme les autres (cris, gestes atypiques), ils sentent la différence et vont vers elle, curieux de nature si ils ne sont pas forcés. La manière qu'a l'âne de gérer le rapport peur-danger face à une expérience nouvelle nous renvoie à un calme compromis.

Âne, ânesse et ânon ? lequel choisir ? cela dépendra toujours de ce que vous proposez : L'ânesse maternante, calme et douce, de plus de 10 ans, est prête à tout recevoir. L'âne hongre bien dodu et rond du dos, calme à la barre, portera en silence les plus lourds d'entre nous mais sera peut-être plu solitaire et moins calin. L'ânon rassurera de sa taille et invitera au contact en jouant, et comme sa mère ne sera jamais loin…
Attention à l'utilisation d'un âne entier ! De manière générale les accidents viennent de leur excès d’énergie ou manque d’éducation.

A l'ânier de connaître ses ânes, car même si le risque 0 n'existe pas, il ne faut en aucun cas que l'activité puisse être blessante ou insécurisante. Attention alors à ce qu'on propose, mieux vaut laisser chacun évoluer à son rythme dans le contact que de chercher à provoquer quelque chose. A l'ânier d'être contenant. Au lieu de précipiter de son envie l'âne et l'enfant qu'on accompagne, regardons les s'approcher et soyons empathiques à l'émergence d'une envie de part et d'autre (laissons les faire ensemble en quelque sorte).


Pourquoi l'âne dans un travail dit thérapeutique ?

· C’est se défaire d’un jugement hâtif lié à ce qu’on a entendu de l’âne ; c’est s’en remettre à l’expérience vécue pour se faire sa propre idée.
· Etre en contact avec un animal dont on demande quelque chose, c’est l’observer dans ses réactions, le comprendre et nous faire comprendre. C’est être constant dans notre demande (juste attitude). C’est apprendre à repérer des codes de communication et à en créer.
· L’âne nous oblige plus particulièrement à nous défaire de notre toute puissance. Il est têtu paraît-il, peut-être parce qu’il est attentif à respecter sa bulle. C’est peut-être pour cela que l’on dit de son pas qu’il est sûr. C’est ainsi que l’on dit que pour travailler avec un âne, il faut accepter de « relationner » avec lui, d’être à l’écoute de ses réactions, de l’inciter par la confiance et non par l’énervement et la violence. C’est un compromis permanent.
· L’âne de par son calme, sa familiarité avec l’Homme et son regard mélancolique crée rapidement un contact affectif. Il ne laisse pas indifférent (soit on le rejette à cause de son image de sous-cheval, soit on le dorlote car il paraît toujours un peu triste).

Son histoire est liée à celle de l'Homme. L'âne nous renvoie à une complicité forte de longue date. Dans les années 1970 il a failli disparaître de nos campagnes, mais aujourd'hui on le revalorise. Si il a pu traverser les âges en restant en vies malgré ses conditions de domestication c'est peut-être parce que l'âne a une forte capacité d'adaptation tout en restant égal à lui-même.C'est donc un compagnon de longue date, rustique, sensible et calme à la fois.
Au niveau symbolique : l'âne a été médiatisé sous toutes les coutures : tantôt bafoué et dénigré, il est têtu et diabolique ; tantôt sacralisé, il est l'image de l'humilité et de la modestie (l'âne de Balaam, l'âne des rameaux).
Très peu de nous ont côtoyé des ânes, cela renforce notre imagination à son égard. C'est donc un contact nouveau pour se défaire d'un jugement hâtif lié à ce qu'on a entendu de l'âne. C'est s'en remettre à l'expérience vécue pour se faire sa propre idée.
L'étiologie considère : qu’un animal que l'on soigne et à qui on consacre du temps, vous reconnaît. L'animal semble s'habituer à son maître et en fait une relation privilégiée.
Développer de vrais rapports d'échanges avec son animal, dans une atmosphère de confiance et de bien-être, lui tenir compagnie, l'importance des jeux, concourent à l'épanouissement de l'animal donc à sa capacité d'être en contact avec d'autres.
Les professionnels équins considèrent par leurs observations que l'animal est un être vivant ayant des besoins relationnels qui structurent ses capacités d'échanges avec l'extérieur et son épanouissement dans la vie. On peut alors comprendre que la relation et l'interaction avec un tel être vivant résonne aussi sur notre propre structure.
Etre en contact avec un animal dont on demande quelque chose, c'est l'observer dans ses réactions, le comprendre et nous faire comprendre. C'est être constant dans notre demande (juste attitude). C'est apprendre à repérer des codes de communication et à en créer.
Sédentarisés, les ânes vivent en troupeau et les jeunes suivent les plus anciens, mais chacun a un rôle dans le rythme de la vie du groupe : ceux qui déclenchent le déplacement, ceux qui rassurent, ceux qui jouent, ceux qui explorent, ceux qui câlinent, ceux qui vivent en retrait. Ainsi, il y a des liens à vie entre les membres d'un même troupeau et chacun a sa propre personnalité. Ils réagissent différemment en fonction des personnes et de l'intervention.
L'ânier doit donc connaître les différentes attitudes de ses ânes pour les présenter au contact, car différentes situations peuvent être susciter. L'ânier doit toujours être vigilant à 100 %.
A des fins thérapeutiques, on utilise l'âne pour ce qu'il est : sa masse, sa chaleur, son pas, son caractère et sa curiosité naturelle, L'âne est un équidé calme et patient qui a un rythme lent. Sa taille, sa familiarité à l'égard de l'humain en font un animal accessible à tous, sa lenteur, son sang-froid, sa contenance sont autant d'éléments rassurants sur lesquels nous basons notre rencontre.
Le cheval et l'âne ont un corps et une forme qui aident à revivre des sensations fondamentales avec l'extérieur : dur-mou, froid-chaud, lourd-léger... C'est ainsi que se crée un lien primaire avec l'autre, point de départ des relations humaines.
L'âne de par son calme, sa familiarité avec l'Homme et son regard mélancolique crée rapidement un contact affectif. Il ne laisse pas indifférent (soit on le rejette à cause de son image de sous-cheval, soit on le dorlote car il paraît toujours un peu triste).
C'est un support relationnel, stimulation du plaisir vécu et de nouvelles expériences, qui peut être révélateur d'une transition, d'un changement, permettant de passer de savoirs-faire techniques (se vivant dans un certain contexte) à des savoirs-être différents nourris de l'expérience. Mais cette élaboration demande du temps.
C'est un moyen d'approche de la personnalité : le retour vers le corps et le plaisir relationnel de la situation peuvent aussi présenter un moyen d'établir par l'intermédiaire de l'âne un contact avec le sujet présentant des troubles de la personnalité, sans le côté angoissant de la relation duelle. Ainsi le sujet a l'occasion d'exprimer une capacité relationnelle où il peut s'affirmer dans une nouvelle expérience. (Tiers relationnel)
De plus, l'âne n'est pas marqué par le sceau du langage humain. Il est donc accepté là où échoue le contact humain : on a confiance en son silence, il n'y a pas d'interprétation et de mensonges possibles."